Matrix revolutions

Pourquoi est-ce décevant !

Je ne sais pas pour vous, mais moi, je suis sorti du visionnage de Matrix revolutions particulièrement déçu. Pourquoi cette déception ?
Il faut dire que j’étais sorti de Matrix reloaded (opus 2 de la série) avec plein de questionnements en tête : Comment Neo faisait-il pour arrêter les sentinelles ? Zion était-il un monde réel ou virtuel ? Qui étaient les élus précédents ? Etc.
Joel Silver, producteur des films, avait promis que toutes les réponses seraient données dans le 3. Eh bien, je dois dire que ces réponses, je les attends encore ! Pire, pour certains points, les frères Wacho laissent la réponse à la libre imagination du spectateur. Ainsi pour une question aussi fondamentale que la réalité ou non de l’existence de Zion, les réalisateurs semblent dire que la ville est bien située dans le monde réel mais sèment tout de même quelques indices qui peuvent amener à penser que Zion pourrait être virtuelle (comme par exemple le fait que Neo voie la cité des machines ainsi que les décors environnants avec un filament jaune tels les codes verts du monde matriciel.) Et il en est ainsi pour de nombreux points : le Mérovingien ? Ancien élu ou simple programme ? L’Oracle, son rôle exact ?
Il n’y a de la part des frères Wacho aucune prise de décision. On laisse la réponse au soin du spectateur comme si le film était une auberge espagnole où l’on apporterait ses propres réponses. Mais bon sang, du courage messieurs les scénaristes. Je veux des réponses de votre part. Engagez-vous, prenez position. On en a marre des films ou séries qui laissent au spectateur le soin de trancher. Est-ce donc si difficile pour un scénariste de dire : « Voilà ce que j’ai voulu raconter dans mon histoire et en voici mes conclusions fermes et définitives ! »

L’autre point qui fâche dans Matrix revolutions, c’est que je croyais voir un film de science-fiction et non pas un film religieux.
Dans science-fiction, il y a science, et j’attendais des réponses scientifiques aux mystères proposés. Au lieu de cela, les rares réponses données par les frères Wacho sont des bouillies mystico-religieuses qui font plus appel au surnaturel et au fantastique qu’à la science. ( C’est comme si Harry Potter avait le prix Hugo. Ce serait une ineptie.) Ainsi, si Neo stoppe les sentinelles, c’est qu’il a un pouvoir divin et tout le monde sait que le divin est basé sur un précepte scientifique, qui pourrait en douter ?
Bref, même si je ne nie pas les qualités visuelles de l’oeuvre (l’attaque de zion est proprement époustouflante, le combat final est ahurissant), je rappelle qu’un film repose avant tout sur un scénario qui doit avoir un début, un milieu et une fin, et là je dois dire que j’attends encore la fin...

(John Koenig, le jeudi 13 novembre 2003.)