Forum de CobaltOdyssée et de Soleil Vert : Science-fiction, fantastique, fantasy, polar, séries

Sortie prochaine du remake du classique de Robert Wise, Le Jour où la Terre s'arrêta. Le film est réalisé par Scott Derrickson (L'exorcisme d'Emily Rose), avec Keanu Reeves dans le rôle de l'extraterrestre Klaatu. Autres acteurs au générique : Jennifer Connelly, Kathy Bates, John Cleese.
Date de sortie : 10 décembre 2008

A voir la bande-annonce, le film semble assez éloigné du propos humaniste de l'original (encore que ce soit difficile à dire en trois minutes). Mais c'est surtout l'inévitable Keanu Reeves en Klaatu qui me laisse sceptique, l'acteur ayant autant de présence qu'une savonnette (mais ce n'est que mon avis). Il aurait fallu quelqu'un de bien plus charismatique et imposant pour ce rôle. Grosse erreur de casting, donc, quelle que soit la qualité du film proprement dit. Enfin...on verra.

La bande annonce : http://www.allocine.fr/video/player_gen ... 27911.html

Qui interprétera Gort?

Cryptide a écrit:Mais c'est surtout l'inévitable Keanu Reeves en Klaatu qui me laisse sceptique, l'acteur ayant autant de présence qu'une savonnette (mais ce n'est que mon avis). Il aurait fallu quelqu'un de bien plus charismatique et imposant pour ce rôle.

Difficile en effet de se faire une idée des sentiments et des intentions de cet extraterrestre rien qu'en le regardant.

Déjà que l'original était soporifique et naïf au possible LOL
là ça promet !

Aède a écrit:Déjà que l'original était soporifique et naïf au possible LOL
là ça promet !

Bonjour Aède,

Chtite question : Pourquoi "naïf" ?

J'avais été étonné par la naïveté des situations, je parle pas spécialement du propos, mais comment s'enchaînent les situations et les réactions des gens.

Bref, j'avais été déçu par ce film.

Il y a plusieurs "classiques" de la SF des années 50 que je trouve d'une réputation très surfaite. Ce film-ci ou "la guerre des mondes" ou "Them" (Des monstres attaquent la ville.)

Le fait est que les vieux films classiques donnent toujours l'impression d'être inattaquables (comme les romans d'ailleurs) sous prétexte qu'ils s'agit de classiques, alors que certains d'entre eux ont en effet une réputation assez surfaite.
Je remarque aujourd'hui que certains amateurs de SF, jeunes en particulier, dont le regard est neuf et sans sentimentalisme, ne se privent pas d'éreinter certains films qui, a priori, ont l'air de faire l'unanimité. Même 2001 l'odyssée de l'espace n'est pas épargné et leurs arguments me semblent parfois justes avec le recul (l'aspect trop démonstratif pour le film de Kubrick, par exemple). Idem pour la SF des années 50, même s'il faut aussi remettre les choses dans leur contexte.
Le Jour où la Terre s'arrêta (l'original) m'a paru aussi naïf la dernière fois que je l'ai revu et il est évident qu'on ne pourrait plus faire un film de cette manière aujourd'hui (Klatto a tout de même un petit air de prof moralisateur aux cheveux gominés assez agacant ).

Et puis il y a aussi le phénomène classique du vieux film qu'on a vu il y a longtemps et dont on gardait un bon souvenir. Mais quand on le revoit bien des années plus tard... on se demande ce qu'on a pu lui trouver.

N'empêche, j'insiste : Keanu Reeves en Klatto, je ne le sens pas du tout (même si, en général, les savonnettes sont parfumées ).

J'ai pas spécialement d'a priori contre K. Reeve. Dans substance mort (a scanner darkly) il est même très bien. Mais bon, vu que Klatto dans l'original est vachement lisse comme perso

Voici une bande annonce de 5 minutes sur YouTube.com :
http://www.youtube.com/watch?v=tKp3-SwHt6g
( Source http://www.unificationfrance.com/spip.php?article5470 )

Le même extrait en anglais sous-titré sur AlloCine.fr :
http://www.allocine.fr/video/player_gen ... 27911.html

The Day the Earth Stood Still
Le jour où la Terre s’arrêta

Quelqu'un est-il allé le voir ?

Le jour où la Terre s'arrêta fait un reload du classique de Robert Wise, en l'actualisant par le biais des préoccupations du moment : le malaise face à la militarisation impopulaire, la crise climatique et les périls de la technologie. A bien y regarder, ces menaces existaient déjà alors, mais encore fallait-il nous les montrer et nous les remontrer encore. Il y a donc toujours les canons, les ordres et les désordres. Au milieu de tout cela, nous retrouvons un Klaatu sous les traits lisses mais avançant en âge de Keanu Reeves incarnant l'émissaire d'un groupe de civilisations extraterrestres venant mettre en garde non la Terre mais ses habitants envahissants que sont les humains des sociétés technologiquement avancées, et tout bonnement opposer aux humains un ultimatum. Et nous apprenons que la Terre ne nous appartient pas ; par de simples mots, deux ou trois évidences nous rappellent que si la Terre meurt, nous mourrons, mais si nous mourrons, la Terre survit.

Avec habileté et efficacité, l'histoire nous montre la réponse graduée de l'envahisseur aux offenses de l'homme. Elle va même jusqu'à s'adresser au plus jeune public en mettant en avant le fils du personnage féminin interprété par Jennifer Connely : l'enfant s'oppose à Klaatu en désobéissant à plusieurs reprises à sa mère, laquelle gagne la confiance et la cause de Klaatu.

Tandis que le président des E.U. et son vice-président sont mis à l'abri, et peut-être même à l'écart par les scénaristes qui trouvent meilleure chaussure à leur pied en la personne du sécrétaire à la Défense (Kathy Bates) qui se ridiculise par son zèle, pour ne pas dire ses excès, on se surprend à frisonner en voyant le nuage de nano-robots grignoter, ronger et engloutir la technologie arrogante de l'homme. Seule la sobriété préméditée du film nous épargne quelque jouissance.
Et comme le sable est fait de silice, les composants électroniques de nos créations technologiques en silicium seront peut-être un jour réduits en une cendre qui nous recouvrira si nous ne réagissons pas alors que nous sommes au bord du précipice.

Le jour où la Terre s'arrêta est-il pour autant une mise en garde, une fable moderne moralisatrice, un rêve, un cauchemar ? Une oeuvre à mon sens moderne et honnête qui renouvelle l'après-bombe et donnera envie de voir ou revoir son aîné, avec un regard humble, éveillé au contexte et l'époque.