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La Planète des Singes - Pierre Boulle (1963)

MessagePosté: Samedi 14 Septembre 2013, 02h53
par erwelyn
La Planète des Singes Pierre Boulle (1963) Pocket

Quatrième de couverture :
En l'an 2500, le professeur Antelle, Arthur Levain et Ulysse Mérou quittent la Terre. Ils s'embarquent sur leur vaisseau cosmique, direction la supergéante Bételgeuse. En la survolant, ils ont la surprise de découvrir des villes, des maisons, des forêts... Une planète jumelle de la Terre ? À une différence près : ici, les singes règnent en maîtres et les hommes vivent à l'état sauvage, quand ils ne sont pas en cage. Qu'est-il donc advenu de l'espèce humaine

Mon avis :
Un classique de la science-fiction française que vous croyez sans doute connaître par les multiples adaptations cinématographiques ou télévisuelles qui en ont été faites. Eh bien détrompez-vous ! Fascinée par la version de Schaffner (avec Charlton Heston), très mitigée quant à la version de Tim Burton, voilà que l'envie m'a pris de le relire.

Et j'y ai redécouvert des tas de détails, de réflexions. Une forme de poésie aussi. Mais surtout que l'avili finit toujours par avilir. Que l'Homme reste un être hautainement supérieur et condescendant dès lors qu'on lui attribut un certain pouvoir. Heureusement un tour du destin aurait pu rendre les choses différentes. Une race différente, soumise, reconnue inintelligente, sans âme, prend les rênes et on est en droit de croire que sa tolérance à la différence sera autre. Or les singes ont pris le pouvoir mais qu'en est-il maintenant. L'Homme ne peut croire qu'en la simple "singerie" et le singe ne peut imaginer l'Homme que comme un vulgaire animal. Les rôles sont inversés mais jusqu'à quel point ?

:arrow:un dossier très complet sur CultureSF.com

AVIS DE CRYPTIDE

Encore un roman que je n'ai découvert qu'après avoir vu (et de nombreuses fois) le film de 1967 et, je vais une nouvelle fois me répéter (comme pour Hantise) : il vaut mieux oublier le remake d'un Tim Burton en panne d'inspiration ou obligé de s'aligner sur les impératifs commerciaux des grands studios (je préfère cette seconde hypothèse).
Ce qui m'a le plus surpris dans le roman de Pierre Boulle, c'est le contexte de l'histoire. Alors que le (les) film(s) montre un environnement de type moyenâgeux, le roman nous montre une Terre exactement semblable à celle que l'on connaît (villes, automobiles, avions de lignes,etc...) si ce n'est qu'elle est habitée par des singes. Et c'est par ce détail que l'on prend conscience que le roman de Boule est plus proche de la fable philosophique que du "vrai" roman de SF (ce que, d'ailleurs, l'auteur a toujours tenu à préciser lui-même).
Car si on le considère sur un plan strictement SF - donc logique - il est très improbable que la civilisation crée par les singes soit, comme par hasard, la copie quasi-exact de celle des humains. Bien sûr, Boulle précise que les singes ont crée leur société par imitation, ce qui expliquerait l'étonnante ressemblance entre les deux mondes. Mais une société évoluée comme celles de ces singes supérieurs n'aurait-elle pas plutôt tenté de créer une société originale, bien à elle, plutôt que se contenter d'une (basse) imitation ?
Mais le propos de Boulle n'est pas de chercher une logique SF mais de faire réfléchir le lecteur par le moyen de la fable (comme l'a fait avant lui Lafontaine).
Le film, lui, s'inscrit davantage dans une logique SF : le monde des hommes a été atomisé et, du désert qui en a résulté, s'est greffé une toute nouvelle société de singes, primitive, artisanale, féodale. Plus crédible.
Ce qui n'empêche pas roman et film d'être aussi réussi l'un que l'autre, mais pour des raisons différentes.
That's all Folks !