La mouche

La science-fiction en écran large

La mouche

Messagepar neocobalt » Mardi 11 Décembre 2007, 21h36

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( Source photo : La mouche, DVD - Twentieth Century Fox )

La Mouche
Titre original
The Fly
Film réalisé par David Cronenberg, distribué en 1986 par Twentieth Century Fox
Avec, dans les rôles principaux : Jeff Goldblum (Seth Brundle) et Geena Davis (Veronica Quaife)

Ce film reprend les thèmes de l'original des années 50 de l'après-guerre, La Mouche Noire de James Clavell, 1958, titre original The fly (avec Vincent Price dans le rôle principal), où s'enchevêtrent l'horreur, le romantisme et bien sûr le motif science-fictionnel de la téléportation.
En cela, la téléportation n'a pas été inventée par Gene Roddenberry avec sa série Star Trek mais bien par cette oeuvre des années 50 de l'après-guerre, La Mouche Noire, l'original, dont le film de Cronenberg s'est inspiré avec le sens approprié de l'innovation.

Quels sont les éléments qui rapprochent et différencient les deux films ?

La Mouche Noire de James Clavell, The fly
Dans cette adaptation d'une histoire courte de George Langelaan, The fly, distribué par Twentieth Century Fox Film Corporation, le héros est téléporté en même temps qu'une mouche, lors d'une expérience scientifique. Dès lors, il va muter. Ses gènes se sont mêlés à ceux de la mouche. Ils ont échangé leur patrimoine, et l'homme va se transformer en un monstre héritant de la mouche, tandis que la mouche va peu à peu se tranformer en un homoncule, perdant progressivement ce qui fait d'elle un insecte, pour devenir quelque chose qui prend figure humaine, un être minuscule et vulnérable.

Le physicien va finir de façon atroce, et là nous retrouvons le thème récurrent de l'après-guerre du rouleau-compresseur.
Ce thème du rouleau-compresseur a atteint son apogée dans la novellisation de Bernard Wolfe, Limbo, 1954, épitaphe de l'après-guerre, et témoignage prémonitoire du traumatisme américain de la guerre du Vietnam. Il a perduré encore deux décennies avec le motif des casses de voitures dans les films de série B. (A noter la scène finale où le robot est détruit par Sarah Connor dans le film Terminator, réalisé par James Cameron et distribué en 1984.)

Quant à elle, la mouche va se perdre dans le plus terrible des pièges, le siège d'un monstre de phobie peuplant nos jardins, hurlant son horreur de ses petites cordes vocales.
Et c'est un autre rouleau-compresseur improvisé, donné par la mère nature, qui mettra fin à la détresse horrifiée de ce petit être humanisé.

Et dans cette double mort écrasante, nul ne sait plus qui est le plus humain, où est la mouche, et ce qu'il reste du physicien.

La Mouche de Cronenberg
Le héros Seth Brundle (Jeff Goldblum) fusionne accidentellement avec une mouche. Amoureuse de lui, une journaliste Veronica Quaife incarnée par Geena Davis, réalise que l'homme qu'elle aime, devient une créature horrible dans laquelle l'insecte prend le dessus sur l'homme.

La Mouche 2
Titre original
The Fly II
Film réalisé par Chris Walas, distribué en 1989 par Twentieth Century Fox
Avec, dans les rôles principaux : Eric Stoltz (Martin Brundle) et Daphne Zuniga

Remake du film de 1959 : Return of the fly, La Mouche II exploite adroitement les portes laissées ouvertes par le film de Cronenberg :

La journaliste Veronica Quaife est enceinte de Seth Brundle. Elle mettra au monde un monstre, et cela l'horrifie ;
Seth Brundle avait découvert le moyen de purifier son corps mutant, en fusionnant avec un autre être humain.
Le film, La Mouche 2, reprend ces deux points laissés en suspens à la fin du premier film. Le fils de Brundle, Martin, vient au monde, et deviendra vite un monstre. Il cherchera son salut dans la téléportation en compagnie d'une tierce personne, moyen de purifier son corps, proche du plan délirant et monstrueux projeté par son père dans les derniers moments du film de Cronenberg.

Le cycle est bouclé en seulement deux opus. Mais ne l'oublions pas, il y a bel et bien quatre films en doublon qui racontent, entre les lignes, une petite histoire, celle de trois époques :

L'après-guerre d'abord avec l'horreur au premier degré, celle de la guerre et ses inventions monstrueuses, l'horreur de l'usage que l'homme en fait, une horreur "rouleau compresseur" ;
Les années 80, où l'on est en quête de valeurs et d'un style, d'une identité peut-être, quête flamboyante avec toute l'audace de cette époque, piochant avec appétit dans le passé, en l'occurrence, adaptant le film original des années 50, et faisant de l'horreur initiale, une horreur plus moderne et brutale (gore), préfigurant l'emprise du sensationnel et du spectaculaire ;
La fin des années 80 et le début des années 90, où le héros survit et parvient à la victoire, à la maîtrise de son sort.

( Lire l'article original : http://neocobalt.free.fr/oeuvres/cine/t ... ouche.html )
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Messagepar erwelyn » Mercredi 26 Décembre 2007, 18h00

David Cronenberg adapte en 2008 la Mouche à l'opéra.

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