SF & métaphysique

Dans un fil de discussion chez ActuSF titré "Du sense of wonder à la SF métaphysique", Serge Lehman répond à la critique de Roland C. Wagner concernant sa préface d’une anthologie de nouvelles de science-fiction Retour sur l'horizon : http://www.actusf.com/forum/viewtopic.php?t=8050
Ce que dit Serge Lehman dans la préface, c'est que "la sf, avec son obsession pour le ciel, son intérêt pour les choses premières et dernières, ses spéculations sur la nature de l'espace et du temps et son panthéon d'entités géantes a été rejetée hors de la littérature comme de la science. On aurait pu lui pardonner ses néologismes et son goût pour la technique ; pas ses ambitions métaphysiques qui sont apparues comme une régression, l'arrière-garde de cette "éternelle adolescence de l'esprit humain" dont parle George Steiner [...] Il a toujours paru évident [aux lecteurs et auteurs de sf] que les questions ultimes finiraient par être reposées en termes concrets : par la technique."
Il ajoute : "L'hypothèse de la préface, c'est que la sf a reçu sa réputation de truc pour ado décérébrés parce que ses problématiques les plus excitantes, les plus vertigineuses, constituaient un traitement physique, voire technologique, des problèmes métaphysiques (réification). Le rejet/déni a été produit sans qu'un coup d'œil soit jeté à l'éventuelle rationnalisation de ces problématiques – à la seule lecture de l'énoncé pourrait-on dire : quoi ? En plein XXème siècle, une littérature qui s'occupe d'immortels, d'origine de l'espace-temps, de surhommes, etc. Ridicule !"
"Et si j'ai affecté à ce facteur de déni/rejet le statut de variable cachée, c'est que pour nous, qui sommes dans la sf, la rationalisation des thèmes nous semblait tellement évidente que nous n'avons pas perçu à quel point elle ne l'était pas pour les lecteurs du dehors."
Un fil de discussion enrichissant qui met en évidence la difficulté de définir ce qu'est la science-fiction, si elle est morte, si sa disgrâcre se limite à la France, pourquoi on l'aime, ou au contraire la déteste voire la méprise. Quelles en sont les causes, et cela est-il d'un quelconque rapport avec la métaphysique ? Comment s'entendre seulement sur le sens des mots, et leur interprétation ?
Serge Lehman se livre à l'esquisse d'une hypothèse qu'il affine au fil des échanges sur le forum d'ActuSF en réponse aux réactions des autres participants.
A lire si vous appréciez la rationalisation, les débats et la science-fiction, et si vous disposez de quelques heures - voire quelques jours - à consacrer à ce qui se révèle être l'un des fils les plus passionnants en la matière.
Buzzness is buzzness...
Ce que dit Serge Lehman dans la préface, c'est que "la sf, avec son obsession pour le ciel, son intérêt pour les choses premières et dernières, ses spéculations sur la nature de l'espace et du temps et son panthéon d'entités géantes a été rejetée hors de la littérature comme de la science. On aurait pu lui pardonner ses néologismes et son goût pour la technique ; pas ses ambitions métaphysiques qui sont apparues comme une régression, l'arrière-garde de cette "éternelle adolescence de l'esprit humain" dont parle George Steiner [...] Il a toujours paru évident [aux lecteurs et auteurs de sf] que les questions ultimes finiraient par être reposées en termes concrets : par la technique."
Il ajoute : "L'hypothèse de la préface, c'est que la sf a reçu sa réputation de truc pour ado décérébrés parce que ses problématiques les plus excitantes, les plus vertigineuses, constituaient un traitement physique, voire technologique, des problèmes métaphysiques (réification). Le rejet/déni a été produit sans qu'un coup d'œil soit jeté à l'éventuelle rationnalisation de ces problématiques – à la seule lecture de l'énoncé pourrait-on dire : quoi ? En plein XXème siècle, une littérature qui s'occupe d'immortels, d'origine de l'espace-temps, de surhommes, etc. Ridicule !"
"Et si j'ai affecté à ce facteur de déni/rejet le statut de variable cachée, c'est que pour nous, qui sommes dans la sf, la rationalisation des thèmes nous semblait tellement évidente que nous n'avons pas perçu à quel point elle ne l'était pas pour les lecteurs du dehors."
Un fil de discussion enrichissant qui met en évidence la difficulté de définir ce qu'est la science-fiction, si elle est morte, si sa disgrâcre se limite à la France, pourquoi on l'aime, ou au contraire la déteste voire la méprise. Quelles en sont les causes, et cela est-il d'un quelconque rapport avec la métaphysique ? Comment s'entendre seulement sur le sens des mots, et leur interprétation ?
Serge Lehman se livre à l'esquisse d'une hypothèse qu'il affine au fil des échanges sur le forum d'ActuSF en réponse aux réactions des autres participants.
A lire si vous appréciez la rationalisation, les débats et la science-fiction, et si vous disposez de quelques heures - voire quelques jours - à consacrer à ce qui se révèle être l'un des fils les plus passionnants en la matière.
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