
Darwyn Al-Sayeed est un agent du FBI, d'origine afro-américaine, infiltré dans une cellule de terroristes islamistes comptant cinq membres. Nous suivons ainsi le quotidien de ses hommes, dirigée par le fanatique Farik, entre projets d'attentas sur le sol de Los Angeles, rapports parfois difficiles entre ses membres et vies privées entièrement soumises aux impératifs du djihad. Quant à Darwyn, sa mission l'amène à devoir faire des choix difficiles, à prendre tous les risques, quitte à commettre des actes qu'il réprouve pour ne pas trahir sa couverture.

Totalement à l'opposé de 24 heures chrono (qui joue plutôt la carte du "terrorisme spectacle"), Sleeper Cell nous fait vivre le terrorisme de l'intérieur. La série a l'intelligence de se refuser à tout amalgame du genre arabe musulman = terroriste. Il est d'ailleurs significatif que parmi les cinq hommes (en comptant Darwyn), on y trouve un français (Christian), converti à l'islam par son ex-femme, Tommy, un américain plus vrai que nature et qui n'en est pas moins le plus fanatique du groupe, et Ilija, originaire des Balkans. Un mélange déconcertant et inquiétant qui brise les clichés habituels.
Du reste, ces hommes ne sont pas présentés comme des monstres mais plutôt comme des individus égarés (excepté leur chef, dont la foi aveugle ne fait aucun doute) qui croient trouver dans leur conversion à un islamisme belliqueux manière à exprimer leur rancune respective issue de leur histoire personnelle.
La psychologie de l'agent infiltré Darwyn est tout aussi bien dessinée, et tout aussi problématique. Musulman pratiquant qui se fait évidemment une autre idée de sa religion, il ne supporte plus de voir ses idéaux bafoués par ceux qui verse le sang d'innocents au nom d'Allah. Au-delà de son travail d'agent du FBI, Darwyn Al-Sayeed a donc un raisone plus personnelle, plus profonde, de vouloir mettre fin aux agissements de la cellule.
Au final, une série à voir absolument, qui marie parfaitement suspense et réflexion.