Jericho, soirée du 10 novembre 2007.
Les créateurs de cette série apocalyptique nous offraient ce soir trois épisodes dont le scénario et les personnages sont très solidement exposés. Un drapeau américain à la discrète présence, tombant, épargné par un vent tout aussi discret, après la tempête nucléaire ; bien inutile de le déployer puisqu'il n'est plus à présenter. L'écho du trauma du
11 septembre nous rappelle que le pays vit une guerre aveugle omniprésente où l'on se cherche pour porter secours à ses autres décimés. Dans ce chaos, on nous rappelle le droit au port d'arme, tout en s'abstenant presque de décaniller quelques galettes en guise de canettes. Ou comment remettre au goût du jour tout un système de valeurs. La désormais rituelle et exutoire scène de torture, habilement amenée et provientiellement indirecte, à ne pas prendre au premier degré. Une inspectrice des impôts bourgeoise et pimbêche dont la montre en diamants ne donne plus l'heure suite à une invitée surprise :
le spoiler a écrit:une Impulsion Electro-Magnétique (IEM).
Ainsi, les drames résolus dans le premier épisode de la trilogie de la soirée, à l'issue d'une lutte héroïque contre la perte de l'alimentation électrique névralgique de la ville, faute de pétrole, laissent place dans le troisième épisode, après un deuxième épisode brûlant, à une astuce scénaristique que l'on doit à la dite invitée surprise : "Deux semaines plus tard". Une histoire alors en plein soleil, à l'abri du crépuscule, culminant au milieu d'un champ de maïs ; un épisode à savourer en mangeant du pop-corn. A propos de pop-corn, quel plaisir de revoir l'acteur
Skeet Ulrich dont nous avions pu apprécier la présence perçante dans
Scream. Et sans oublier dans ce casting, deux acteurs attachants qui contribuent à sauver l'ensemble :
Pamela Reed et
Gerald McRaney.
Resteront peut-être en mémoire, quelques trouvailles décapantes, comme jouer au base-ball en battant des téléphones mobiles, en la circonstance volants et parvenant à briser la glace. Des relations sentimentales présentées avec clarté, et pour éviter toute surprise, les situations sont même exposées à l'avance par des tiers, ce qui témoigne de l'agilité du scénario et nous permet de le suivre sans perdre le fil durant les 42 minutes imparties.
La critique est facile, alors je me dis que j'ai manqué des éléments clefs en ne découvrant cette première saison que ce soir, après avoir loupé la soirée du 3 novembre. Je m'excuse de la taquiner, mais cela n'en guérit pas pour autant ma déception. Je n'attendrai pas les prochains épisodes. Samedi prochain, c'est sans regrets que je serai de sortie, loin de mon écran.