Qu'ajouter à cette excellente chronique de la conclusion de la série par John Koenig ? Qu'en dire de plus ?
Battlestar Galactica est une série atypique. Partant du même postulat que l'original de 1978, BSG raconte l'anéantissement de l'Humanité par les Cylons - sa création cybernétique -, puis l'exode de la flotte des survivants, en quête de la 13ème colonie la Terre, sous la bienveillance mystérieuse et énigmatique des Dieux de Kobol.
Comment dès lors concilier cette mythologie divine avec l'approche hard science & space-opera de cette nouvelle interprétation de sa partition ?
Car à ce matérialisme métallique et froid - où les armes crachent du bon vieux métal, loin du cliché des tirs laser déchirant l'air d'un mouvement musical électronique -, se mêlent avec plus ou moins de bonheur selon la sensibilité de chacun : ésotérisme, mysticisme, spiritualité et religion.
Tout ce fatras mystico-religieux se solde par une indéniable lassitude des esprits à tendance cartésienne après quatre ans d'une série d'épisodes aventureux et sombres explorant les méandres de l'âme humaine avec son lot de souffrances, le fardeau des erreurs de chacun, un feuilleton dont nous attendions impatiemment la conclusion salvatrice - voire même la résolution, car ce n'est rien de moins qu'une sorte d'équation ésotérique parasitant la dimension SF de l'ensemble.
J'en ai ras la casquette du destin, de la prophétie, de Dieu ou des Dieux. Regardez où ça nous a menés. Au beau milieu de nulle part. La moitié de la flotte est décimée, la Terre est en cendres...
Ces paroles de l'amiral Adama (non les miennes) témoignent de sa propre lassitude ; et loin de marquer un quelconque désintérêt du spectateur pour le périple du Galactica et de sa flotte, elles nous en rapprochent au point de partager leur sort.
BSG me paraît d'autant plus expérimentale ; et le format série de l'oeuvre donne à penser qu'il est difficile de faire mieux après avoir abordé le sujet d'aussi hasardeuses manières, avec un pont d'envol savonneux et casse-gueule, au détour de choix impulsifs compromettant parfois la cohérence de l'ensemble.
Ronald D. Moore s'en est sorti haut-la-main. Il boucle l'histoire avec brio, et consolide cette cohérence tant recherchée, avec logique, clarté, sérénité. Ce long épisode 20 de l'ultime saison 4 est très émouvant, très beau, élégant, abouti ; les producteurs ayant laissé le temps aux auteurs de conclure convenablement.
Pour cela, j'ai envie de dire merci à tous ceux auxquels nous devons cette aventure de quatre années, aux producteurs, auteurs, scénaristes et acteurs pour cette belle histoire.
Sci-Fi
Battlestar Galactica (saison 4 - partie 2)
http://www.cobaltodyssee.fr/spip/spip.p ... article765
(Source photo :
http://www.allocine.fr/series/galerievi ... 92315.html © NBC Universal)